Taranea

Je ne saurais vous dire depuis combien de temps elle se faisait vomir en douce après ses repas. Au début, ce n'était pas beaucoup. Juste pour ne pas aller au lycée, pour que ses parents la pense malade. Ses absences étaient fréquentes, elle allait mal je suppose. Puis, un mauvais jour, une idée germa dans sa tête. Ceci était peut-être une solution, pas forcément la bonne, a son complexe vis a vis de son poids.
Les vomissements se firent alors beaucoup plus réguliers. D'abord que le soir. Ensuite ce ne fut qu'une décadence. "Lentement mais surement" disaient ses amis. Et pourtant, ils n'ont pas bougé. Et elle, elle s'enfonçait. Je n'ai pas pu être d'une grande aide pour elle, j'étais incapable de bouger. Et je la vois sombrer dedans. J'étais impuissante.
Le soir, après son repas avec ses parents qui se déchiraient en silence, elle feignait d'aller dans sa chambre faire je ne sais quoi, avant de revenir sur ses pas, et se mettre deux doigts au fond de la gorge.
C'est trash ? C'est l'anorexie qui débute, le complexe de la femme parfaite qui empire.

Ils ne s'appréciaient pas plus que cela. Mais ils parlaient. Ils venaient de deux mondes différents, lui, ancien tox', elle si banale. Elle était curieuse. Leurs amies partirent. Il l'interrogea : "elles sont parties où?" "chercher la weed". Elle avait répondu d'un ton normal. Car après tout, c'était un peu son quotidien. Elle ne se souvint plus comment le sujet était venu, mais ils parlèrent de la dope. De tout ce que ça entraine. Elle sortie, machinalement "J'aimerai tout essayé. Après un ecsta pas fameux, j'voudrais tenter la coc et l'héro". Il la regarda et lui raconta ses expériences et lui dit "Coc j'veux bien, mais pas l'héro." elle lui répondit simplement "J'aimerais tout essayer". Blasé, il lui dit "Tu sais, si tu veux perdre des kilos, l'héro c'est la meilleure des solutions, mais je veux pas voir ça". Il commençait a pleuvoir, elle regarda droit devant elle, pas un sourire, juste une fuite en avant. il la toisa et dit "Curieuse comme tu es, tu ne vas pas t'arrêter a ça. Tu es sur la mauvaise pente." Elle le regarda quelques instants, des larmes pleins les yeux, et elle soupira "Si tu savais combien ça m'est égale maintenant, je ne sais plus vivre..." Ils se levèrent, et rejoignit les deux filles qui les rejoignait, la weed a la main.