L'asphalte noir et terne d'habitude, se retrouvait royal une fois que le soleil déposait sur lui ses doux rayons. La couche anthracite cédait place à un noir parsemé d'éclat doré. Notre vision des choses est-elle ainsi faite que nous ne gardons a l'esprit, quand celui-ci est obstrué par le quotidien, que le côté ternes des choses? Pourquoi le goudron, me paraissant une chose immonde, jonché de détritus tels que les chewing gum, mégots et autre, pourquoi maintenant me semblait-il embelli par une chose simple, comme l'étoile qui nous éclaire plus ou moins tous les jours?
Une cigarette à la bouche, comme d'habitude, mes pensées s'égarèrent. Pourquoi je fume? C'est dégueulasse, ca rend les dents jaunes, ternis les mains et la peau. Ca ne sent pas vraiment bon, et surtout, ça pollue. Est-ce pour rentrer dans la catégorie des "je fume, donc je suis cool et quelqu'un"? Non, pas vraiment. Ma première vraie taffe? Celle qui va directement dans les poumons s'en foutant des barrières que met notre organisme entre cette épaisse fumée et les parois du corps a peu près saint. Et non pas celle qu'on tire pour montrer qu'on sait tenir une cigarette. Un joint, près du monument aux morts de Nantes, près de l'eau. A defaut de pouvoir toujours rouler, fumais-je des cigarettes en compensation ? J'arreterai. Mais c'est à ce moment là où je me suis demandé si je n'étais pas "trop" faible pour cela. Trop faible pour faire quoi que ce soit de bien, d'ailleurs. Une fois de plus, je me perdi dans les méandres de mes pensées.
Être défoncée ne me réussi pas. Et pourtant... Je suis curieuse. Je veux voyager, encore et toujours plus loin.