Taranea

On se doit de de cacher la réalité.
Je me le dois.
Un jour, peut-être me le pardonnerez-vous...

 

On regarde la boite. Un verre d'eau, une notice déployée.
juste une larme. 
Nous y sommes.

 

Les non dits ont enfin été dévoilés. 
Ma famille, je l'espère, pourra enfin se reconstituer.
Mon père aime ma mère.
 

Que son nom claque encore une fois en l'air, et s'éclate sur mes joues à présent trempées par le manque qu'elle produit en moi.
Puisse cela un jour s'arrêter et que je la retrouve.

 

Bordel Lucie, reprends tes esprits. Tu sais que tu ne l'aimes pas. Que si tu le revois ce sera pour le coté hygiénique de la chose. Que même s'il fait très bien l'amour, il n'y aura jamais rien de plus. Ouvres les yeux. Tu l'apprécies que parce qu'il te donne la sensation de te protéger. Mais de quoi ? Mais de toi voyons. Ainsi il t'empêche d'espérer La revoir. Et toi, petite sotte que tu es, faible à souhait, tu vas déposer tes illusions sur son ventre. Comme s'il allait te sauver du monstre qui te mange de l'intérieur... Comme si quelqu'un était capable de t'empêcher de te ronger progressivement. Ce n'est pas parce qu'un jour tu l'as laissé apercevoir un morceau, minime et insignifiant, de ce que tu es qu'il pourra faire quoi que ce soit pour toi ! Tu sais très bien ce à quoi peut aboutir votre relation. Du sexe, et une illusion de couple.  Alors que tu n'en as pas vraiment envie. Tu as besoin d'intention et de complicité. Pas de ça.
Je te l'avais bien dit, tu n'es pas faite pour l'amour. Tu ne sais pas aimer ni te faire aimer.

Je ne supporte plus de me réveiller en pleurs. J'ai encore rêver d'Elle. C'est horrible de désirer une personne qui vous a rejeté. C'est horrible de penser tous les jours à elle. De parler d'elle quand on croise quelqu'un du collège. De parler d'elle a une amie proche. Et les mots, acides et brûlant, que je deverse à chaque fois "Mais putain, elle me manque... Et je fais quoi sans elle ?"
Je l'ai bien mérité, hein. Je lui ai fait du mal.
Mon seul tort est-il de ne pas être lesbienne ou bi ? Mais pourtant je l'aime cette nana.
Et attention, elle n'est pas n'importe qui.

Et le "pire" dans tout ca, c'est que je suis incapable de la haïr, et je defendrais toujours et encore ce bout de femme extraordinaire.

Le manque de sommeil se fait encore ressentir. Les cernes commencent a creuser mes joues, et mon sourire, déjà pale, perd encore de sa crédibilité. Allez Lucie, retourne sous ta couette, et fou tes rêves et espoirs à la mer.

Tu as toujours été devant moi, et je n'étais pas fichue d'ouvrir les yeux sur celle que tu étais. Tu avais tellement peur que le vent te froisse, qu'un regard inattendu te transperce, et découvre ton petit bout de cœur gelé. Tu as eu peur la première fois qu'une personne t'ai touché l'épaule en te disant "ne t'inquiète donc pas, la nuit n'est pas ton ennemie.". Tu as tremblé quand le silence t’a entouré, quand la solitude t’a croqué une joue, puis une hanche. Je te comprends. C'est terrifiant.
Quant aux cauchemars qui te hantent la nuit, pense aux lampadaires éteints, comme morts. C'est comme tout, il suffit de rallumer à coups d'espoirs les rêves que tu as jetés à la poubelle...
Tu ne seras plus jamais seule, tu le sais ?
Je veillerais sur toi, reste dans mes bras, le silence ne sera plus dangereux.
Les pulsations de mon cœur l'empêchera de trop t'approcher.
Fais-moi confiance.