Taranea

Comme être piegée de ses propres sentiments, se sentir enfermée. Avoir envie de s'envoler. Tout quitter, tout oublier pour mieux recommencer.


Photo prise aujourd'hui, bien sur, don't touch ;-)

Le fer tente de dresser mes cheveux sauvages. Changer d'apparence. Changer, ce n'est plus aussi simple, il faut croire que je laisse derrière moi bien trop d'attache. Une mèche qui retombe en cascade sur mon épaule, pour rebondir et rester un peu plus en hauteur. Le regard vide, terriblement vide. "Pourquoi viens-tu encore au lycée, Lucie ?" Parce que c'est mon point d'attache, mes amies, sans doutes mon derniers échappatoire avec quelques membres de ma famille. Un lien unique semble s'être brisé, claquant dans mon coeur comme un morceau de verre éparpillant ses pointes dans la chair moelleuse de celui-ci.  Ca fait mal. Mais les relations humaines ne sont-elles qu'épineuse? Je ne sais plus que croire. Des mots. Acides, toujours et encore. Une larme, une seule. Un cachet avalé, puis deux, non c'est une bêtise. Direction les toilettes pour ne pas faire subir trop de changement a mon organisme. Quelle haine sombre. Que de problème sans solution qui ne soit pas auto-destructrice.

Une épine. Un coeur.
Mais quelle importance, dorénavant ?
Et bordel, non je ne vis pas dans le passé.

Les notes glissaient sur moi. Les mots coulaient sur mes joues. Que pouvions-nous faire? Je me suis laissée aller. Je me suis laissée mourir, en un sens. Je l'ai laissée m'atteindre en plein coeur. Que pouvais-je faire pour y résister? Comme une amère rédemption, la sonnerie du glas ricochant sourdement sur mon coeur, laissant un terrible écho m'envahir. Prend-moi par la main, déesse. Suis-moi. Enlace-moi. Ecorche-moi. Ne m'oublie pas. Surtout pas. Ecrase une fois de plus mes rêves. Il m'a possedé le temps d'une nuit. Ses mains contre mes hanches. Sa bouche sur ma gorge, signe de puissance, endroit fragile. Jouissance quand il se permet de mordre à pleine bouche ma peau fine. Pleurs de se laisser ainsi aller.

 

On regarde la boite. Un verre d'eau, une notice déployée.
juste une larme. 
Nous y sommes.

 

Que son nom claque encore une fois en l'air, et s'éclate sur mes joues à présent trempées par le manque qu'elle produit en moi.
Puisse cela un jour s'arrêter et que je la retrouve.

 

Bordel Lucie, reprends tes esprits. Tu sais que tu ne l'aimes pas. Que si tu le revois ce sera pour le coté hygiénique de la chose. Que même s'il fait très bien l'amour, il n'y aura jamais rien de plus. Ouvres les yeux. Tu l'apprécies que parce qu'il te donne la sensation de te protéger. Mais de quoi ? Mais de toi voyons. Ainsi il t'empêche d'espérer La revoir. Et toi, petite sotte que tu es, faible à souhait, tu vas déposer tes illusions sur son ventre. Comme s'il allait te sauver du monstre qui te mange de l'intérieur... Comme si quelqu'un était capable de t'empêcher de te ronger progressivement. Ce n'est pas parce qu'un jour tu l'as laissé apercevoir un morceau, minime et insignifiant, de ce que tu es qu'il pourra faire quoi que ce soit pour toi ! Tu sais très bien ce à quoi peut aboutir votre relation. Du sexe, et une illusion de couple.  Alors que tu n'en as pas vraiment envie. Tu as besoin d'intention et de complicité. Pas de ça.
Je te l'avais bien dit, tu n'es pas faite pour l'amour. Tu ne sais pas aimer ni te faire aimer.

Et il y a mes sourires et mes rires qui m'echappent. Mais que s'est-il passé bon Dieu ?
Ce son a l'origine si unique a chacun, celui qui est censé être le miens me parait tellement... Etranger.
Que suis-je devenue ? 
Qui est ce reflet si monstrueux dans la glace? Des cernes creusées, des pupilles mortes.
Je ne reconnais plus ce reflet qui m'est pourtant si familier.
Une chanson qui brise un coeur.
Des textes si proches de ce que l'on ressent... Mais où cette douleur froide ira-t-elle?
Quand cette ombre cessera-t-elle de s'étendre en moi ?
J'ai envie de sentir une main sur mon épaule et qu'on me dise que tout ça est enfin terminé.
Que la sortie du tunnel est là, l'obscurité loin derrière.
Mais cela n'arrivera pas maintenant.
Plus de murmure. Plus de douces paroles rassurantes. Ni d'étreintes.
Je fais fuir ceux que j'aime. Il va falloir que je m'y fasse.

Mais... Et si je n'avais pas envie de m'y faire?
Tu* me manques, Tu* sais ?

L'envie d'hurler. A trop s'ouvrir aux gens, la claque est d'autant plus douloureuse.
Laissez-moi mettre a la poubelle passion, rêves & espoirs.
On est toujours seul, hein. Quoi qu'il arrive, nous sommes seul a prendre nos décisions. A réfléchir. A peser le pour et le contre.
Mais à un moment, on en a plus la force. On se confie a quelqu'un. La promesse d'une main tendue.
Rêve déchu.
Reveillons-nous, on ne peut compter que sur nous même. Arrêtons de nous en remettre aux autres.
Il faut cesser de croire que tout le monde n'a que des bonnes intentions...
Leibniz avait tort. Nous ne vivons pas dans le plus merveilleux des mondes.
Se voiler ainsi la face, ce n'est pas bien.
Un jour on retire le voile qu'on a sous les yeux, on le jette au loin.
Et on le regrette.

Vous savez, j'aimerai être heureuse. Mais putain, cette optique vient de s'envoler.
Et vous savez c'est quoi le pire? 
C'est une chose que j'ai toujours su, alors pourquoi je pleure ?
Parce que j'y ai cru. En Elle*.
Me suis-je trompé a ce point...?

Vous ne le saviez pas?
Je suis un monstre.

Surtout ces derniers temps..
Le pire c'est que je le sais et que je ne change pas pour autant.